Une journée... Comme les autres ?

Il est de ces journées ou tout semble aller pour le mieux. Cependant, même si la vie autours de lui continuait, s'agitait sous toute ses formes, il refusait de compléter le tableau. Il était certain qu'entre les papillons et les petits oiseaux, les insectes rampant ou volant, ainsi que quelques mammifères plutôt discret, la présence d'un grand dragon donnerait une touche de noblesse, d’élégance... Ou de complète sauvagerie.
Mais à vrai dire, Nidhögg n'était pas d'humeur à poursuivre les lapins les plus téméraires, ou a apprécier le vol d'un papillon. Tout d'abord, il trouvait ces insectes nuisibles, et leurs vols incertain tout à fait pitoyable. Pourtant, l'aspect poétique de l'insecte coloré ne lui échappait pas. C'était juste que...
De toute manière, il n'avait pas à ce justifier, et certainement pas à lui même.

Le dragon vert soupira, et bailla un instant, soufflant doucement par les naseaux avant de redresser sa tête. Il y avait toute une série d'évènement qu'il aurait préféré oublier, mais les dires et les actes se répétaient dans sa tête, comme un film sans cesse rembobiner. Penser à autre chose était plus ardus qu'il l'avait d'abord pensé. Néanmoins, le calme de la journée lui allait, malgré la tempête d'émotion qui couvait doucement en lui. Il ne pouvait pas se permettre de céder, cela aurait été indigne de lui. Mais, parfois, l'envie de se laisser aller lui venait, aussi fugace que le passage d'une mésange.
Il c'était installé à l'ombre entre une pierre et un gros buisson. La couleur foncée des feuilles se mélangeaient plutôt bien au vert sombre de ses écailles, et il était presque invisible pour un regard non entrainé, ou qui ne le cherchait pas. Le calme de l'endroit lui allait, parfait pour lui laisser le temps de réfléchir. Sauf qu'il n'avait pas vraiment envie de réfléchir.
Il se passa encore un moment ou le dragon resta seul, avec quelques insectes pour toute compagnie. Puis un petit bruit se fit entendre, et le dragon comprit que sa tranquillité était devenue toute relative. Il tendit l'oreille, sans bouger d'un pouce, cherchant à savoir de quoi il s'agissait. S'approchant du buisson, deux créatures chahutaient, faisait fuir et taire toute la vie autours de lui. Cela prononçait des paroles qu'il pouvait comprendre, bien qu'avec maladresse. Des dragonnets ? Il n'aimait pas les dragonnets. Certes, en cet instant, il n'aimait pas grand chose, mais la présence des deux bébés était bien plus embêtante que tout autre chose. S'il y avait des dragonnets, il y avait des dragons adultes, et donc une probable joute orale, axée sur la protection des enfants et la possible menace qu'il représentait. Ou comment être importuné par deux petites choses inutiles.

Il reposa sa tête par terre, espérant que les deux créatures s'en irait, mais ce ne fut pas le cas. Alors que les deux dragonnets s'approchaient du buisson, il eut une idée pour les faire fuir. Sa queue s'enroula autours de quelques branches, et il agita furieusement l'arbrisseau en lâchant un grondement guttural, modulant le son pour ne pas donner trop d'indice quant à son appartenance.
L'astuce fonctionna, et les deux dragonnets filèrent sans demander leurs restent, piaillant de peur. Nidhögg ne put retenir un légère gloussement, trouvant les dragonnets à la fois trouillards et prévisible. Ils en devenaient presque mignon. Presque.
Il se passa un instant ou il crut pouvoir conserver sa tranquillité. Et puis une dragonne buta sur lui, l'arrachant définitivement à ses rêveries, ses pensées, et sa tranquillité. Le dragon s'éloigna vivement de la dragonne, aussi agile qu'un lézard, se retournant vers elle, le dos rond comme prêt à attaquer. Les yeux dorés de Nidhögg fusillèrent un instant la créature d'un beau bleu pâle, ne s'attardant pas sur les ailes plumeuses pour aller directement fixer le visage juvénile.Il ouvrit un instant la bouche, avec l'intention de lui jeter une réplique pleine d'amertume, mais... Il referma sa gueule sans rien dire.
Mignonne, cela allait sans dire. Il se retrouva assis en un instant, l'encolure haute, la queue enroulée sagement autours de ses pattes.

"- Et bien... Bonjour." Fit-il en haussant un sourcil.

La journée était belle après tout, pourquoi se montrer acide ? Du moins, il était vrais qu'il n'avait rien contre aussi jolie compagnie, même si l'image d'une dragonne blanche hantait encore ses pensées. Il essaya un léger sourire, pour se montrer plus accueillant qu'à la première seconde.

[HJ : Pour Sarafina !]

Le soleil brillait haut dans le ciel. Ciel, qui était d'ailleurs d'un bleu impeccable, sans nuages pour troubler ce parfait tableau.
Les petits monstres commençaient à s'agiter, et la grande dragonne dût trouver un moyen de les occuper. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent tout les trois ici, dans les Plaines Vagues.
Allongée dans l'herbe verte, la tête posée sur les pattes, elle surveillait les deux dragonnets. Ses grands yeux de couleur or ne les lâchaient pas d'une semelle.

Le plus grands des deux mordillait les ailes du plus jeune, et se recevait des coups de têtes. Quelques glapissements se faisaient entendre un peu partout.
Lorsqu'un papillon se posa sur le museau du plus âgé, le plus jeune courut se réfugier sous les ailes de Sarafina, en geignant. Amusée, la douce ailée releva la tête, pour donner un affectueux coup de museau sur le derrière du petit apeuré. Puis elle se hissa sur ses quatre pattes, et leur proposa de jouer à « cache-cache ».
Enthousiasmés par ce jeu, ils partirent tout deux en trombe se cacher, avant qu'elle ai put leur dire de ne pas trop s'éloigner.

C'est donc en soupirant qu'elle tourna le dos et ferma les yeux.
« 1, 2, 3 … »
Nous irons au bois !
Ahem. Arrivé à 20, elle entendit les dragonnets crier et venir se réfugier auprès d'elle. Tenant les petits corps tremblant contre son ventre, elle leur demanda d'une voix douce :
« Hé bien, hé bien … Une mouche vous a effrayés ? »
Ils désignèrent une direction, tout affolés. Sarafina leur demanda de ne pas bouger de là où ils étaient, et avança vers un buisson, qui se trouvait environ 100 mètres plus loin. Evidemment qu'elle l'avait vu, ce buisson. Mais évidemment, qu'elle trébucha dessus. Et oh, chose incroyable, derrière ce buisson se trouvait …

Sarafina releva la tête et la secoua. Couchée sur un côté, elle remua son aile libre, et ouvrit ses grands yeux dorés, pour les poser sur le grand dragon vert foncé. Elle cligna des yeux, avant de remarquer une cicatrice sur ce même visage. Doucement, elle se remit sur place, et l'inconnu éleva une voix, dure mais si douce à la fois.
"- Et bien... Bonjour."
Par politesse, elle inclina la tête, avant de répondre à son tour, de sa jolie voix enfantine :
« Bonjour. Excusez-moi, je ne vous avais pas vu … »

Elle esquissa un joli sourire, puis secoua ses ailes plumées, légèrement poussiéreuses. Elle détailla le dragon … Grand. Plein de cicatrices … on aurait dit qu'il avait fait la guerre. Elle toussota légèrement, et appela les deux plus jeunes à venir la rejoindre. Au moins, elle pourrait les surveiller. Sarafina engagea timidement la conversation :
« La journée est parfaite aujourd'hui, n'est ce pas ? »

L'idée qu'il puisse appartenir à un autre clan ne lui effleura même pas l'esprit. Elle se contenta de dire aux deux petits monstres de rester jouer non loin des deux adultes.
Un des petits s'approcha du grand dragon vert et le regarda avec … admiration ? Il posa ses fesses au sol, et battit des ailes, en souriant, trop petit pour pouvoir parler encore.
Bienveillante, la jeune nourrice fit glisser son regard d'or du grand dragon au petit, rêvassant encore. Imaginant le tout petit devenir aussi majestueux que le dragon en face d'eux.

[ HJ : J'espère que ça t'ira ! ^.^ ]

Il s'écoula une poignée de seconde ou le dragon vert hésitait quant à l'attitude qu'il devait prendre. Il ne désirait pas se lier avec une autre inconnue, au risque de connaître rage plus folle que celle qu'il avait ressentit. D'un autre côté, s'il se battait régulièrement contre les mâles de sa race, il ne voyait aucun intérêt, ni aucun civisme a attaquer une femelle. Après tout, les femelles incarnaient la douceur, la chaleur, l'élégance et la faiblesse.
La réaction de Sarafina fut assez bonne pour qu'il apaise toute méfiance et toute idée belliqueuse. Il aurait crut qu'elle se fâcherait ou s'inquièterait de ce solitaire qui pouvait menacer sa progéniture, ou celle de son clan. Après tout, si un dragon de la taille et de l'expérience de Nidhögg décidait de tuer ses petits protégés, il était certain que l'issue du combat ne la favoriserait pas. Il était d'ailleurs légèrement surpris de la voir sans surveillance directe. Peut être avait-elle une carte à jouer en cas d'attaque, une astuce, un pouvoir qui lui permettrait de s'en sortir, elle et les deux petits.
Il refusait de croire qu'elle pouvait les laisser comment appât pour sauver sa peau.

Nidhögg entrouvrit ses ailes et brassa doucement l'air, donnant l'impression de repousser quelque chose. Seule la poussière voleta sans mal, mais cela sembla satisfaire le solitaire, qui replia ses larges voilures sans un mouvement de trop, avec toute la grâce et l'élégance qu'il réservait au beau sexe. Il n'accorda aucun regard aux petits qui jouaient, gardant son regard sur la dragonne.

"- Tout mal est oublié." Répondit-il aux excuses, abaissant légèrement la tête en une courte révérence. "- C'est effectivement une belle journée, et il serait fort dommage de la gâcher avec de vaine querelle..." Il esquissa un léger sourire en coin, détaillant la mignonne qui se trouvait devant lui sans se montrer trop insistant. "- Mais il me semble que l'on ne se connait pas. L'on me nomme Nidhögg."

Il ré inclina sa tête en un salut un peu plus poussé, avant de reprendre sa position initiale, calme mais prêt à toute les éventualités. Si son nom rappelait quelque chose à la dragonne, l'atmosphère deviendrait nettement moins amicale. Son regard se posa brièvement sur le petit qui s'était assis en le regardant. Était-ce de l'admiration qui voyait dans le regard du dragonnet ? Le dragon vert esquissa un sourire. Si son regard n'était ni bienveillant, ni agressif, il fallait avouer que l'attitude du morveux l'intriguait. Les blessures de guerre de Nidhögg n'avaient aucune valeur pour les vivants, et souvent, elles apportaient plus la crainte que l'admiration. Nidhögg savait bien que l'admiration était éphémère. La crainte, elle, restait et s'enracinait, devenant parfois plus importante. Si son égo n'était pas flatté par l'admiration d'un moucheron a peine capable de voler ou de baragouiner quelques mots, il l'était bien plus par la crainte de celui ci.
Mais bien évidemment, et le regard qu'elle portait sur les bébés confirmait largement cette théorie, effrayer les enfants ne serait pas bien perçu. Aussi il se contenta de souffler par les naseaux, avant de reporter son regard sur la dragonne.

Il se demanda si, comme lui, elle était solitaire. Mais cela semblait bien trop étonnant, surtout avec deux dragonnets. Sans doute faisait-elle partie d'un clan. Il se demandait même si les dragonnets étaient les siens. Bien que son regard était doux et protecteur, il ne semblait pas porter l'étincelle de fierté de la mère envers ses enfants. Puis, aucun mâle digne d'être un père n'était intervenu pour protéger sa famille d'un solitaire. Un autre que lui n'aurait pas eu autant d'égard pour de jeune dragon, de potentiel concurrent. D'autres n'auraient pas eu autant d'égard pour la femelle non plus.

"- J'espère ne pas vous déranger dans vos occupations." Fit-il, plus par effet de style qu'autre chose.

Après tout, celui qui avait été dérangé, c'était lui et personne d'autre.

Sarafina cessa de rêvasser lorsqu'à nouveau, la voix du mâle s'éleva. Avec élégance, et politesse. La jeune femelle repoussa avec douceur le petit dragonnet et lui ordonna d'un ton doux mais qui ne laissais aucun choix, d'aller s'amuser avec son frère.
Même si elle ne le montrait pas, elle se méfiais de ce que ce grand dragon vert pourrait faire aux petits du clan. De toute façon, elle choisirait la fuite si quelque chose venait à se passer.
Elle tourna légèrement la tête du côté des jeunes leur souriant pour les rassurer. Déjà, le petits semblaient avoir oublier la présence de l'énorme reptile qui conversait avec leur nourrice.
Elle reposa ses grands yeux dorés sur le dragon, qui, si on en croyait ses dires, répondait au nom de Nidhögg.
"- Tout mal est oublié." il marqua une légère pause en faisant un signe de tête puis repris, calmement : "- C'est effectivement une belle journée, et il serait fort dommage de la gâcher avec de vaine querelle... Mais il me semble que l'on ne se connait pas. L'on me nomme Nidhögg." Entre temps, Sarafina eût droit à un léger sourire en coin. Sourire auquel elle répondit, par un autre.

Avant de répondre, la femelle jeta à nouveau un coup d'œil aux petits ailés. Ils étaient sages, et ne se chamaillaient pas. Elle agita ses grandes ailes pourvues de plumes blanches, et ancra son regard d'enfant dans celui de Nidhögg.
« Je suis Sarafina, venue du clan de l'air. »
Doucement, elle posa son postérieur au sol, repliant ses jolies ailes, puis regarda le grand mâle. Elle remarqua simplement une chose, et le lui fit remarquer :
« ça alors … on a la même couleur d'yeux ! »
Un léger rire cristallin s'échappa de la gorge de la nourrice. Cependant, elle restait attentive aux faits et gestes du dragon vert. Si jamais les petits étaient menacés, alors …

Elle secoua la tête, préférant ne pas y penser. Pour l'instant, elle trouvait très agréable ce dragon. Il n'était pas agressif, et très poli. Le plus grand et plus téméraire des deux dragonnets décida d'escalader une des pattes avant de Sarafina, afin de se poster sur la tête de celle-ci.
La jeune nourrice, le repoussa du bout du museau, mais ce dernier insistait. C'est ainsi qu'elle se retrouva avec un bébé dragon accroché aux deux jolies cornes qui ornait sa tête. Elle soupira légèrement, amusée. Un petit grognement se fit entendre au dessus d'elle, et elle secoua la tête. Le petit tomba dans ses pattes.
Sarafina lui offrit un léger câlin, avant de le pousser un peu plus loin avec sa patte, et de lui dire :
« Cesse de faire le pitre, maintenant. »
Elle s'excusa au près du mâle. Une chose l'intrigua : De quel clan venait-il ? Est-ce qu'il était du clan du feu ?
Cette pensée lui fit plisser le regard. Si c'était le cas, elle se devait de partir avant de perdre la raison. Elle n'osa pas poser la question, préférant ne pas déclencher un conflit inutile.
Et si c'était un solitaire ? Il aurait peut-être pu rencontrer Fafnir ?
Là encore, elle secoua la tête. Se donner de faux espoirs était mal, elle le savait.

"- J'espère ne pas vous déranger dans vos occupations."
Elle inclina la tête sur le côté, laissant de nouveau un rire s'échapper. Un rire léger … aussi doux que le vent qui vous fouette le visage. Elle s'exprima avec ces mots :
« À dire vrai … c'est nous qui sommes venus troubler votre tranquillité. Et au passage, je trouve que Nidhögg … est un nom qui vous va particulièrement bien. »
Oui. Nidhögg … c'est doux, et ça sonne guerrier en même temps. Le mâle semblait courageux, mais sage en même temps …
Elle remua sa grande queue reptilienne, qui se fait attaquer tout de suite par les deux jeunes dragons. Elle avait l'habitude après tout …

Un coup d'oeil vers les dragonnets assurèrent au dragon vert qu'ils seraient calme. S'il n'avait rien contre les jeunes dragons et leurs jeu parfois bruyant, il appréciait que les petits fassent preuve de modérations en sa présence. Il avait la même fibre parentale que ses géniteurs, et s'il respectait l'envie des autres d'avoir des enfants, il n'avait pas à les supporter. Il se reconcentra sur Sarafina, qui lui confirma son appartenance à un clan. Il lui semblait bien que l’innocence et l'imprudence de la dragonne et ses deux petits étaient liée à son cadre de vie facile. Les solitaires étaient de plus en plus rare, et les dragons oubliaient ce que ça faisait d'être seul dehors, livré à sois même et à la merci des autres prédateurs. Ils s'aventuraient dans des lacs et des grottes ou ils pouvaient être fauché par une créature plus grande, plus vive, ou tout simplement familiarisé à la vie sauvage. Il avait tout appris sur le tas, ce dont peu pouvait se vanter.

Il fit une deuxième révérence pour conclure les présentations, si légère qu'elle tenait de l'imperceptible. Mais le geste ainsi fait donnait souvent un air gracieux, élégant, voir même très noble, ainsi qu'une part de mystère et d'assurance. Un geste plus ample n'aurait pas eu le même effet, la même signification, et Nidhögg le savait bien. Il en usait, et abusait même, surtout face à jolie dragonne. Il regarda les plumes bleutées et blanche des ailes, l'air enfanté de Sarafina qu'elle amplifia avec sa remarque. Il lui fit un doux sourire, légèrement amusé.

"- Et bien, je ne m'en était pas aperçu... Mais puisque vous me le faite remarquer, je dois avouer que cette couleur vous sied à merveille, bien plus qu'à moi." Il fit mine de l'observer plus en détail, chose faite bien avant cela. "- Cet éclat d'or est mit en valeur par ce magnifique alliage de blanc et de bleu... Mais pardonnait mon enthousiasme."

Il lui sourit à nouveau, baissant le regard vers le dragonnet qui tentait de grimper sur Sarafina, gardant un air impassible. Il observa la scène qui se déroula tranquillement sous ses yeux, ne gardant qu'un léger sourire en coin. Il secoua la tête lorsqu'elle s'excusa, ne se sentant pas tellement dérangé par le dragonnet, à la condition qu'il ne tente pas son escalade sur le dragon vert. Il profita du moment ou elle sembla un peu perdue dans ses pensées pour observer entièrement la dragonne, en tentant de déchiffrer les mimiques qu'elle faisait. Si elle pensait à quelque chose, cela n'avait pas l'air très joyeux... Mais très vite, l'instant fugace ou elle réfléchissait disparut, revenant à la joyeuse dragonne qu'elle était quelques instants plus tôt.
Elle rit et répondit à sa simple phrase polie. Il avait du mal a placer un âge sur ce visage juvénile. Elle était bien sur bien plus jeune que lui, sans doute avait-elle l'âge d'être une de ses enfants. Mais, en oubliant les jolies rondeurs de ce visage, ses yeux doux et enfantin, ses paroles chargé d'innocence, il y avait le calme de la dragonne, sa capacité à s'occuper de dragonnet, sa carrure de jeune dragonne... Elle était jeune, cela était certain, mais elle était aussi adulte. Sans doute n'avait-elle pas goûté à la dureté de son monde à lui, ce qui permettait de préserver cette fragile innocence...
Il y avait, certes, cet instant durant lequel elle avait réfléchi... Mais il lui semblait trop fugace.

"- Je vous remercie." Il inclina la tête avec un sourire, avant de replanter son regard dans celui de la dragonne. "- Il possède une signification obscure, de vielle histoire dont me parlait mes parents, lorsqu'ils le voulaient bien. Celui qui frappe férocement. Celui qui frappe vers le bas. Si je ne peux réfuter la première signification..." Il lâcha un petit bruit amusé, comme le début d'un rire qui ne continue pas, désignant par le simple fait de les regarder ses cicatrices. "- J'émet quelques doutes sur la deuxième... Mais il ne s'agit la que d'un savoir inutile, et permettait moi de vous retourner le compliment. Votre nom est le reflet de votre douceur et de votre raffinement."

Sarafina se sentait bizarre face au mâle. À la fois jeune et forte, mais en même temps si fragile … Elle ne savait pas comment réagir face à ses paroles. C'est vrai après tout, personne ne lui avait jamais parlé ainsi. Elle savait qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Il avait l'air gentil … mais entre « avoir l'air » et « être », c'est un fossé qui est creusé.
Elle souriait bêtement, gênée et conte,te à la fois de tout ces compliments. Mais malgré tout, elle gardait un œil attentif sur les jeunes dragonnets.
Ils semblaient déjà lassés de ce nouvel endroit, ce qui eût pour effet de faire froncer les yeux de la douce dragonne. Elle soupira, puis écouta le dragon vert débattre sur son nom. Puis sur le sien. Ah ? Elle était douce et raffinée ?
Encore une fois elle détourna le regard pour échapper à celui de Nidhögg … la gêne grandissait en elle à une vitesse fulgurante.
Doucement, elle replongea son regard d'or dans celui du grand mâle. Elle souffla légèrement par les naseaux et répondit, d'une voix douce :
« Merci, Nidhögg … c'est … ça me fait plaisir. »

Elle repensa à l'origine de son nom. Son nom avait été choisit lorsque sa mère l'avait serrée pour la première fois contre elle. C'était à cause de ses plumes, aussi douce que du duvet.
Elle esquissa un sourire nostalgique, repensant aux étreintes de sa mère. Puis elle regarda Nidhögg et se demanda si les parents de ce dragon l'avait serré contre eux … si Nidhögg savait ce que ça faisait quand on était triste, ou malade, d'avoir une maman pour nous réconforter.
Elle ne posa pas la question, se trouvant impolie et irrespectueuse. Doucement, elle appela les deux petits. Il était temps de rentrer, leurs mamans allait s'inquiéter. Et puis, elle avait laissé les plus grand au sein du clan, alors il fallait aller s'occuper d'eux.
Elle regarda le dragon en face d'eux et lui sourit gentiment.
« Pardonnez-moi, je dois me retirer. Je vous souhaite une agréable journée. »

Elle poussa les deux bébés avec son museau et leur ordonna, avec douceur :
« Allez, dîtes « au revoir » ! »
Les deux petits regardèrent Nidhögg puis sourirent. Le plus petit éternua en battant des ailes, tandis que le plus grand sautillait sur place.
Levant légèrement les yeux au ciel, elle regarda une dernière fois le grand mâle.
« C'était un plaisir de vous rencontrer. Au revoir et heu ... au plaisir de vous revoir ! »
Puis elle pris les deux petits dragonnets contre elle, avant de s'envoler, laissant tomber une plume aux pattes du grand Nidhögg. Peut-être qu'ils se retrouveraient un jour, lors d'une promenade ?
Qui sait …

[H-J : Je met fin au rp, je suis désolée c'est court pour un rp mais je vais bientôt en internat, alors je clôture tout mes rp en cours au plus vite. Encore désolée ^^'
PS : Rien ne t'empêche de faire un post pour y mettre fin de ton côté :3]

Les mots touchèrent juste, et Nidhögg ne pouvait que s'émerveiller de leurs pouvoirs. Invariablement, elle sembla légère gênée, peut être même touchée par les mots du dragon vert. C'était le but, évidemment, en plus de la mettre en confiance. Il n'était pas un dragon inutilement agressif, après tout. Le regard de Sarafina lui échappa, tandis qu'elle se détournait légèrement. Il lui offrit alors un sourire, entre l'amusement et la douceur. Puis, à nouveau, les deux yeux d'or le fixèrent, et il reprit un air calme et doux, tachant de la mettre en confiance. Les mots le firent sourire, la douce candeur de ce visage devant lui attirant sa sympathie.

"- Je ne fais que dire ce que je pense, et non pas ce que l'on veut entendre." Il pencha légèrement la tête, les yeux mis-clos.

Elle était très loin d'imaginer son enfance. Nidhögg n'avait pas eu une vie facile, mais il l'avait mérité, et même pis : si cela était à refaire, il n'y aurait rien changé, conservant jusqu'à ses défaites, ses blessures les plus douloureuses. Ou peut être aurait-il changé une chose. Ce rapport qu'il avait avec Dragora, et qui encore en cet instant, le faisait souffrir. Ne rien montrer de cette faiblesse lui coûtait pas mal de concentration. Il ne connaissait pas assez Sarafina pour montrer une faille. Qui savait si la dragonne n'en profiterait pas pour le dire à tous.
Il n'aimait pas l'idée d'être blessé facilement.

Cependant, il comprit qu'il n'aurait pas l'occasion d'en apprendre plus sur la dragonne lorsqu'elle rappela à elle les deux petits. Les dragonnets semblaient vouloir changer de paysage, et la dragonne donnait l'impression d'avoir des projets a exécuter. Il lui sourit, portant une patte à son torse et inclinant sensiblement la tête. Il était un peu déçu de ne pas pouvoir approfondir toute cette conversation, mais, ne sachant pas vraiment quand, il était certain de recroiser le chemin de la dragonne. Il ne pouvait pas l'accompagner la ou elle allait, et n'en ressentait pas l'envie. Il avait besoin de calme, et empiéter sur le terrain d'un clan ne s'y prêtait pas. Surtout avec sa réputation, qui devait bien être connue par d'autres membres du clan de la dragonne.
Non, mieux valait s'abstenir.

"- Ne vous excusez pas... Tous le plaisir était pour moi. Passez une bonne journée de même. Et bon courage pour la suite. Nous nous reverrons, tôt ou tard, je puis vous l'affirmer."

Et il lui sourit pour appuyer ses paroles, toujours aussi droit et élégant. Il la regarda s'envoler, paisible, et ne détourna le regard qu'une fois qu'elle eut disparut de son champs de vision. Alors, il se saisit de la délicate plume qui était tombée devant lui, l'observant, songeur, la faisant tourner entre deux griffes. Une petite intéressante, sans nul doute.
Il sourit.

[Hj : Fin de rp pour moi aussi !]