La montagne s'étalait devant lui. La neige éternelle, d'un blanc pur que nulle créature avait souillée, recouvrait par endroit la roche gris acier, donnant à l'endroit des airs de tableau inachevé, qu'un peintre aurait négligé. L'endroit captait la lumière, la rejetant tout autours de lui, éclairant ces montagnes mieux qu'un millier de torche, dévoilant les moindres nuances de gris bleutés que la roche pouvait transmettre. Il se dégageait de l'endroit un profond sentiment de sérénité, amplifié par un silence que seul le vent troublait.
Nidhögg était calme, les yeux clos, profitant de l'instant présent. Il était allongé, immobile, bien visible du ciel à cause de sa couleur vert sombre qui détonnait sur les tons de gris et de blanc. Tout l'inverse de sa rencontre avec Dragora, ou elle avait détonné avec l'éclat pur de son blanc sur le vert tendre de la prairie. C'était curieux et amusant d'y penser, et si la colère et l'acidité n'était plus à ces pensées, il ne pouvait s'empêcher d'être englué dans une espèce de langueur.
Plus philosophe qu'il voulait bien se l'admettre, le dragon vert aimait ces instants de solitude, ou il réussissait à canaliser ses pensées, poser ses problèmes, en les résolvants si possible, en les oubliant un instant quand il n'y avait pas d'autre option. Pour une fois depuis un assez long moment, il se sentait en paix, suffisamment pour repenser à Dragora sans ressentir l'immense amertume qui le hantait, ou la profonde tristesse qui l'accompagnait inévitablement. Cet endroit, malgré la fraicheur qui pénétrait son armure écailleuse, faisait partit de ceux qu'il lui avait décris comme merveilleux et unique. Il aurait bien voulut lui montrer, si elle avait accepté sa présence plus longtemps. Ils n'avaient pas eut le temps. Si tout était à recommencer, il aurait sans doute agit autrement. Mais rien ne pouvait être recommencé. c'était à lui de changer les choses, s'il en était capable.
Il inspira une grande bouffée d'air frais, et soupira longuement, observant sans vraiment la voir la buée que son haleine chaude renvoyait. Une tâche d'or entra dans son champ de vision, mais il ne bougea pas. Certes, ce n'était pas le soleil, et il s'agissait sans doute d'un être vivant. mais il doutait d'avoir à se battre. Il était grand, et s'il était fin, il restait intimidant, notamment grâce à ses cicatrices. Si le dragon vert n'avait rien contre un peu de compagnie, voir même la possibilité d'une conversation paisible, il ne tolèrerait pas d'être importuné inutilement, et sans aucun doute, celui qui s'y risquerait le payerait chère.
Mais il était serein.
[HJ : J'attend Melvyn. désolée du retard, j'avais zappé -_-']
Sujet: L'onde sur la montagne 
Lun 1 Oct - 22:03