De crocs et de sang [Nidhögg vs Flammarius]

Parfois, il ne faut pas chercher à comprendre pourquoi et comment on se retrouve dans telle ou telle situation.
Parfois, il faut juste laisser faire les choses comme elle le sont et simplement les suivre.
Parfois, il ne faut pas avoir d'avis.

Ainsi Flammarius se demandait pourquoi il était là. Au milieu de ces marécages dégoûtants où seuls les insectes proliféraient. Il y en avait même des tas ! Ces sales bestioles volaient, tourbillonnaient en tout sens, au point de donner la nausée, même au dragon rouge, lorsqu'il les suivait du regard. Et dès qu'un personnage vivant et de couleur vive arrive sur les lieux, c'est la fête ! Flamme crut même qu'il était entièrement entouré de bestioles bourdonnantes. Heureusement que son armure d'écaille le protégeait des piqûres, mais les insectes avaient assez de culot pour se poser autour de ses yeux, là où c'était particulièrement gênant. Il grogna, gronda même, et secoua vigoureusement la tête pour les éloigner, mais rien à faire ; ces créatures-là étaient têtues comme des mules. Alors il commença à chauffer sa tête, à augmenter la température de son visage. Les insectes s'éloignèrent assez vite, de peur de brûler à cette chaleur. Mais dès que le dragon rouge arrêta, ils repartaient à l'assaut.

Les grands moyens durent être utilisés : prenant une grande inspiration, Flammarius cracha une grande colonne de feu qui crama un bon nombre d'insectes. Il dirigea son lance-flamme autour de lui pour éliminer les bestioles mais cette élimination n'était que temporaire. Ou bien il y avait trop d'insectes pour les éloigner durablement en en tuant suffisamment, ou bien ils revivaient et revenaient à la charge. Comme c'était pénible !

Flammarius courut à travers la boue et alla se réfugier sous l'ombre un saule. D'une façon qu'il ne pouvait pas expliquer, il y avait moins d'insectes au-dessus de cette parcelle de terre qu'au-dessus de l'eau du marais. Et c'était tant mieux.

Le dragon observa autour de lui. Quelque chose à se mettre sous la dent ? A première vue, non... Mais quelque chose bougea quelque part. Une odeur parvint aux narines du prédateur. Il sourit et s'approcha avec discrétion.
La créature qu'il vit n'était plus très vivante. C'était une carcasse en fait. Mais, hmm ! Une carcasse appétissante ! Les mouches volaient au-dessus, mais qu'importe ; il restait de la viande et Flammarius n'allait pas négliger un repas.

Il planta ses mâchoires dans le cadavre et arracha un lambeau de chair, qu'il avala sans contrefaçons. Il répéta l'opération, puis une odeur familière se fit sentir. Un autre dragon approchait. Mais qui donc ?

Sur ses gardes, prêt à défendre sa proie, le dragon rouge attendit.

Nidhögg aimait bien les marécages. Il s'y fondait, devenait l'une de ces plaques de vase, et alors il pouvait voir la vie s'agiter autours de lui. La meilleurs des protections contre les insectes restaient la boue, et son corps vert se fondait dans les lieux, comme une souche souillée et recouverte par le climat si particulier de cet endroit. Attraper une proie, herbivore ou prédateur, y était aisé pour lui. Il sortait de l'eau comme ces créatures reptiliennes qui lui avait été permis de voir, les alligators qui ne pardonnait rien.
Jeune dragon tout juste sortit du nid, il avait redouté cet endroit. Mais maintenant, il s'y fondait, devenait les lieux et s'appropriait la totale maîtrise des marécages.
Du moins aimait-il le penser.
Le grand dragon vert, les écailles crottés par la boue, dégageant les nuées d'insectes à coup de mini bourrasque s'aventurait à la recherche de quelque chose à béqueter. Des bruits avaient attiré son attention, et il s'était avancé vers la source du raffut, aussi discret qu'un félin. Si l'odeur de la carcasse ne lui parlait pas - les charôgnes, ce n'était pas son truc - la forme rouge lui tira un grand sourire.

Il n'aimait pas ses congénères mâles, surtout quand ils arboraient des couleurs aussi pimpantes. On aurait dit qu'ils se prenaient pour les rois du monde et l'affichait clairement, alors qu'eux même pouvait être victime d'un prédateur. Il n'aimait pas les rouges, et encore moins les dragons noirs. Ca lui rappelait sa cicatrice, et ce satané clan d'hystérique. Une très légère odeur de souffre flottait dans l'air. Avait-il utilisé des flammes pour faire face aux insectes ou une autre créature ? Quel amateurs. L'humidité des marais rendait le souffle inéfficace, faiblard, et les insectes se souciaient peu de quelques compatriotes carbonisé. Ils revenaient toujours.

"- Et bien." Fit-il en se rapprochant du dragon rouge, sans révéler son emplacement pour le moment. Il allait bien voir si l'autre avait une bonne vue. "- Je ne savait pas que les dragons pouvaient être de simple charognard. Mais a vrais dire, ça te va plutôt bien, le rôle de vautour."

Sa tête ne lui revenait pas. Il restait aux aguets, au cas ou le dragon adverse tenterait de griller tout autours de lui, ou s'il avait repéré la forme verte dans l'eau et identifié comme étant un dragon.

Soudain, des paroles se firent entendre. D'abord Flammarius crut que le marécage s'était mis à parler, et regarda autour de lui avec un air ahuri. Puis, il découvrit la source des paroles, qui se situait quelque part dans la boue qui s'étendait en face de lui, non loin. La voix était grave, et en se repérant à l'odeur - bien que celle-ci était difficilement décelable, à cause de la senteur des marais - il comprit qu'un dragon n'était pas loin. Il fit le lien dans sa tête et arriva à la conclusion que les paroles avaient été dites par un dragon, qu'il ne connaissait probablement pas, à moins de l'avoir déjà croisé une fois, pendant un vol, peut-être.

Il mit les pattes sur la carcasse pour la protéger de l'intrus en écoutant les dires de celui-ci, dont-il ne connaissait pas l'emplacement exacte. Comment ! Il l'avait traité de vautour ! Mais comment osait-il ? Pourquoi cette insulte désagréable ? Flammarius baissa la tête pour l'approcher du niveau des marais, les yeux plissés de colère, et les crocs découverts.

"Pour qui te prends-tu ?" gronda-t-il en parlant à la boue. "Montre-toi, qu'on en discute museau à museau ; on verra bien qui est le vautour."

Il observa plus attentivement la boue d'où lui étaient parvenues les paroles. Pas une fois l'idée lui était venue qu'il y eût plusieurs dragons cachés là, chose qui pourrait être embêtante. Mais il ne pensait pas à cela et regardait les formes qui se dessinaient sur la vase verdâtre. Il y avait des bouts de bois... de la mousse... des lentilles d'eau... une bestiole à tête de crocodile...
Flammarius s'arrêta sur cette dernière observation. Ce n'était pas tout-à-fait un crocodile. De petites piques brunâtres surmontaient le museau à moitié caché dans le marais. Il pouvait d'ailleurs distinguer la forme de cornes sous les grandes feuilles de nénuphar qui cachaient le reste du corps. Aucun doute, c'était lui le dragon.

"Aha, je t'ai trouvé ! Pense à apprendre à te cacher un peu mieux que ça, la prochaine fois - s'il va y avoir une prochaine fois."

Aussitôt dit, Flamme ne laissa pas le temps passer et bondit toutes griffes dehors de son perchoir de terre vers le dragon vert, dont il ignorait tout : le nom, il ne le connaissait pas ; le clan, il s'en fichait ; la taille et tout le reste, ce n'était pas dans ses observations. Son orgueil avait été touché, et tout ce qu'il y avait à faire, c'était faire en sorte que ce type le regrettât et ne recommençât pas.

Un sourire étira brièvement les lèvres de Nidhögg. Le dragon rouge semblait aussi inintéressant au niveau intellectuel qu'il l'avait prédit... Et c'était pile ce qu'il lui fallait. Confortablement caché sous une couverture de boue, de vase et de nénuphar, il savourait l'air ahurit de l'animal en face de lui, puis, enfin, sa colère.
Il aimait vraiment lorsque ses congénères perdaient patience. Et celui la n'avait pas tardé à foncer dans le piège, sans même une seule once de répartie. Un vrai bourrin, qui fonçait dans le tas. Il l'observa, notant qu'il était plus grand. Il était aussi plus fin que l'autre, mais il avait clairement l'avantage. Parfait. Si l'autre se laissait aveugler par la colère et les insultes, il avait pratiquement gagné le combat.

Il observait le rouge regarder l'eau, le trouvant parfaitement ahurit. Le rouge finalement, sembla s'arrêter sur Nidhögg, mettant un temps pour mieux regarder. Le dragon cligna brièvement des yeux, pencha la tête sur le côté, un sourire narquois sur les lèvres. Et puis, ayant finalement écarté tout autre hypothèse, Flammarius sembla enfin reconnaître celui qui l'avait insulté sous les nénuphars.
C'est qu'en puis, il avait l'air fier de lui, ce gros benêt. Peu enclin a se faire attraper rapidement, Nidhögg avait prévu le bondissement. Plutôt que de se lever et de risquer de perdre du temps en cherchant à s'arracher à la fange, il se propulsa vers un côté pour éviter la charge, ralentissant son adversaire d'une bourrasque. Sa queue, dernière présente au point de chute de dragon rouge,vint siffler tout prêt du museau de Flammarius, Nidhögg ayant tenté de lui fouetter le museau afin qu'il se vexe.
Aussitôt qu'il fut certain de voir son adversaire dans l'eau et la boue, il remonta lui même sur le rivage, s'ébrouant afin d'enlever le gros de la boue.

"- Et en plus c'est une lumière !" Fit-il en souriant de plus belle, l'amusement clairement audible dans sa voix.

Maintenant en position de force, sur la terre ferme, le regard de Nidhögg se fit plus dur. Il était prêt à se battre sérieusement et à recevoir son adversaire.

Le dragon vert ne voulant pas se faire avoir, il s'écarta soudainement de la trajectoire de Flammarius à une vitesse fulgurante. Le *splash* qui s'ensuivit éclaboussa tout ce qui se trouvait à côté, les arbres, les feuilles de nénuphar, et probablement le dragon vert ; mais vu qu'il était déjà boueux, il ne le remarquerait peut-être pas.

Maintenant, les écailles rouge foncé du dragon du Feu étaient couvertes d'une horrible pellicule vert-brun dégoûtante et dégoulinante. Flammarius grogna ; d'abord de colère pour avoir raté sa cible, puis de dégoût. Sa belle peau vermeille toute souillée ! Il prit appui sur la vase qui servait de sol et se hissa à moitié sur terre-ferme, écoeuré par la boue ; puis se secoua et s'ébroua pour en chasser les gouttelettes. Mais le dragon vert était déjà sur la terre, et le toisait d'un regard moqueur. Il lança une parole amusée que Flammarius ne chercha pas à comprendre et, les crocs découverts, celui-ci se jeta sur son adversaire, les griffes menaçantes en forme de serres rapaces. Alors que ses ailes et ses pattes arrière le projetaient en avant, des particules de boue coulaient le long de sa peau.

Il fallait bien retirer ce sourire exaspérant du visage de cet animal verdâtre ! Et pour cela, un seul moyen : la bagarre.

[C'est très court, mais tu sais, dès qu'il y a de l'action... x) ]

[Yep !]

La dragon rouge n'attendit pas. Il se jeta dès que possible sur le dragon vert. Heureusement qu'il était prêt à l'intercepter, n'ayant que peu de foi quant à une possible stratégie de son adversaire. Au final, ce dragon rouge lui ressemblait. Jeune, impétueux, fonçant vers tous les défis. La taille, l'âge et l'expérience manifeste du dragon vert, clairement montrée par toutes ses cicatrices, ne l'avait pas arrêté. La différence entre eux était la subtilité, la ruse.
Flammarius à l'évidence n'en avait pas.

Il se décala légèrement pour ne pas se prendre le dragon de face, sans pour autant chercher à esquiver totalement l'attaque. Sa mâchoire claqua bruyamment, manquant sa cible. Avec un grondement il repoussa brièvement son adversaire. Sans élan, l'autre était moins dangereux, donc il se cabra légèrement, cherchant à saisir les épaules du rouges d'une patte, l'autre servant de point d'équilibre. A nouveau, il chercha à mordre, et le cou cette fois.

Si Flammarius voulait du combat brut, alors il en donnerait ! Tant qu'il était persuadé d'avoir l'avantage, ça lui allait. Et, si son sourire disparaissait alors qu'il cherchait à mordre, ses yeux affichait toujours aussi clairement son mépris.

Les mâchoires du dragon vert claquèrent en un bruit sec à l'oreille de Flammarius. Celui-ci laissa échapper un grondement alors qu'il atterrissait d'un autre côté de la parcelle de terre, ayant manqué son ennemi. Immédiatement il se mit en position défensive, sachant que l'autre dragon pouvait l'attaquer par derrière, le temps que le mâle rouge se fût retourné. Une grande patte verte et griffue s'abattit sur l'épaule de Flamme qui s'écarta vivement après un lâche grognement. Cet ennemi-là n'était pas comme un grand nombre de ses autres ennemis. Celui-là était non seulement plus grand que le dragon rouge - mais de ça il avait l'habitude - il était aussi rusé. Il sut qu'il fallait donc user de tactique s'il voulait en venir à bout. Et que permet la ruse dans un combat ? Elle permet la surprise.

Les mâchoires du dragon vert fonçaient à présent vers la gorge de Flammarius. Il était plus grand que lui ? Voilà une caractéristique qu'il fallait exploiter. Les yeux plissés et les pattes repliées, le dragon rouge attendit le dernier moment avant de tendre brusquement les jambes et plonger sous le ventre de son ennemi. Les crocs du grand vert ne furent pas totalement esquivés car il sentit une petite douleur au niveau de ses épaules, mais ce genre de blessure ne le gênait pas.

Aussitôt en-dessous de son adversaire, Flammarius se retourna un peu gauchement pour se retrouver dos contre terre et projeta ses pattes griffues au-dessus de lui, cherchant à égratigner les écailles ventrales de son ennemi. Ses ailes rouges, lourdes et musclées, battaient violemment la terre pour gêner le dragon vert s'il tentait une manœuvre avec ses propres pattes.

S'il arriva a saisir son adversaire par l'épaule, il manqua le cou, et à nouveau sa mâchoire se referma dans le vide avec un claquement sec. Nidhögg laissa échapper un grondement, tandis qu'il sentait le lézard rouge se glisser sous lui. Voila qui était étonnant, et qui changeait, bien que très légèrement, le jugement prononcé plus tôt. Flammarius n'était peut être pas juste un sac de stupidité. Il s'appuya sur les pattes arrière qui cherchait à lui labourer le ventre, conscient que, s'il ne pouvait pas chercher à les esquiver, il pouvait limiter les dégâts en pesant de tout son poids dessus. Ainsi, il ressentirait sans doute la piqûre des griffes acérées, mais réduisait considérablement le risque de se retrouver éventré. Ce qui, vraiment, ne lui aurait pas fait du bien.

Mais il se concentra pour ne pas perdre appuie sur le sol non plus. le dragon rouge le gênait, et tout ses muscles étaient tendu pour rester debout et donc en position de supériorité. s'esquiver sembler difficile, et bien tant pis. Ils jouerait alors sur la force brute, même si Nidhögg se savait moins avantagé à ce sujet. Il était plus fin qu'épais, mais pouvait très bien compenser avec de petite ruse, de petite feinte.
Il ouvrit ses propres ailes et battit deux trois fois avant de les garder bien haute. Il ne pouvait pas les utiliser sans se déstabiliser, et n'aimait pas l'idée d'une voilure arrachée. Cependant, il n'avait aucun problème a abimer celle de son adversaire s'il continuait a user des siennes pour le gêner. Il se servit de sa queue pour fouetter violemment les membranes, cherchant à entourer le bout de l'aile pour exercer une pression. Il avait vu les serpents faire ça, une constriction qui broyait les os de leurs proies. S'il effectuait juste un centième de cette pression sur un bout d'aile, il pouvait être certain que Flammarius y réfléchirait a deux fois avant de les réutiliser au risque de les voir brisées. Autrement, s'il continuait de fouetter, peut être arriverait-il au mieux a en déchirer une, mais plus probablement a lui faire replier ses ailes. Il leva un léger vent pour empêcher la poussière, la boue et les bouts de plantes de le gêner, en renvoyant le tout sur le dragon rouge.

Finalement, un peu plus sur de sa prise au sol, cherchant à le laisser plaqué, il chercha a nouveau la gorge de son adversaire, sachant que très bientôt, il ne tiendrait plus aussi bien et qu'ils se retrouveraient à rouler dans un mélange de vert et de rouge.

L'entreprise de Flammarius fonctionnait. Du moins au début. Son adversaire était effectivement gêné par les ailes qui battaient violemment en-dessous de lui.
Cependant le dragon du Feu sentit quelque chose lui fouetter la membrane de ses ailes. Oh, c'était la queue du verdâtre qui cherchait à l'embêter. Le bout de la queue chercha plusieurs fois à entourer le bout de ses instruments de vol, et Flammarius comprit quelle était l'intention cachée derrière. Mais ne s'était-il jamais blessé de la sorte par ses combats passés ? Bien sûr que oui. Et parfois, il ne pouvait gagner un combat qu'en se faisant mal.
Bien que se faire mal et perdre le combat était aussi envisageable.
Le dragon rouge lança un grondement et redoubla d'efforts pour remuer ses ailes. Malgré son attention pourne pas se laisser attraper par cette queue verte, quelque chose se cassa au bout de son aile droite et répandit une douleur à travers la membrane. Mais ne pas pouvoir voler n'était pas un énorme souci pour Flammarius, qui n'était de toute manière pas un bon planeur et qui utilisait plus ses ailes pour le combat ou l'intimidation que pour le vol. Et si son appendice droit était cassé, il n'y avait plus tant de chose à craindre là-dessus, non ? Autant continuer à l'utiliser.

Pendant que des tourbillons de poussières soulevés par la violence du combat se glissaient entre Flammarius et son adversaire, celui-ci s'appuyait sur le dragon rouge pour l'empêcher de faire trop de dégâts à ses écailles ventrales. Mais il ne voulait pas se laisser avoir comme ça. Ses pattes étaient coincées entre leurs deux corps, mais rien de tel qu'une touche brûlante pour soulever l'ennemi. Et le dragon du Feu était prêt à continuer son attaque de griffes dès que le dragon vert se fût levé, une sensation bouillante sous le ventre, due à une augmentation brève mais intense de la température des pattes du Rouge...

Une intense satisfaction s'empara de Nidhögg alors qu'un léger bruit lui indiqua la réussite de son entreprise. Le craquement des os lui apportait toujours une joie terrible, lorsqu'elle indiquait un avantage à prendre. Certes, le dragon rouge ne semblait pas prendre ses ailes en grande considération. Mais s'il lui fallait fuir, la voie des airs était maintenant toute indiquée. Il ne savait rien des dégâts fait, mais qu'importe ! Il s'acharna sur l'aile droite, bien décidé à réduire l'aile en charpie.
Cependant, il n'avait pas prévu l'intense chaleur qui se dégagea des pattes de son adversaire, le brûlant à travers les écailles. L'effet sur le dragon vert fut instantané. Nidhögg se redressa d'un coup et se dégagea brutalement, dans un tourbillon de sang et d'écaille verte, cherchant à éviter le gros de l'attaque sans pouvoir l'esquiver dans sa totalité. Il ne pouvait tout bonnement pas se laisser carboniser ainsi ! Qu'importe la perte de quelques écailles ! Il grogna avec force, et s'éloigna d'un pas de son adversaire, reconsidérant la donne. Un tel pouvoir était bien embêtant, et donnait un avantage à Flammarius. Il ne connaissait pas l'étendue de cette capacité, et ne voulait certainement pas en faire les frais. Il se mit à tourner autours du ronge en grondant doucement, cherchant un moyen de l'atteindre.

Il fallait donner des coups rapides, sans s'attarder. Il sentait encore la chaleur sous son ventre, et n'était pas vraiment tenté par un second tour. Rouler dans la boue avec Flammarius lui semblait soudainement moins appréciable comme option.
Il testa son adversaire, donnant un coup de queue par ci, un coup de griffe par la, le taquinant pour voir jusqu’où allait ses réflexes.

[Désolée pour le retard, je ne suis pas très inspirée pour les rp ces temps-ci ^^' ]

Un rugissement satisfait monta de la gorge de Flammarius presque instantanément après s'être rendu compte que l'utilisation de son pouvoir avait été effectif. Il profita que son adversaire se redressât brusquement pour lui envoyer un coup de patte rapide mais violent, malheureusement il ne fit que frôler sa cible.

*Ce grand lézard vert est bien rapide malgré sa taille,* pensa-t-il en fronçant les sourcils. *Il faut être vigilant. Un coup bas est bien vite porté...*

A son tour, le dragon rouge bondit sur ses pattes encore brûlantes, voyant que son ennemi s'était dressé sur le côté. Il n'avait visiblement pas très envie de tâter de nouveau les griffes du reptile couleur de feu, ce qui plaisait plutôt à ce dernier.
Flammarius comprit ce que Nidhögg avait derrière la tête, du moins en apparence : le dragon vert tournait autour du rouge comme un fauve affamé autour d'un buffle méfiant. Cela ne signifiait qu'une chose : il cherchait les failles.
Lorsque l'animal commença à lancer des coups vifs et rapides, le dragon du Feu sut qu'il testait ses réflexes. Il réussit à esquiver quelques attaques, mais ses tentatives pour mordre la queue ou la patte que son adversaire projetait sur lui tel un serpent restaient relativement inefficaces. Alors il recula de deux pas et observa l'animal gravement, un léger grondement sortant de sa poitrine. Des étincelles sautillèrent hors de sa gueule, puis une fraction de seconde plus tard, un long jet de flammes fatales.

[HJ : pas de problème. j'ai moi même quelques soucis qui m'empêche d'être très régulière.]

Observer. Guetter. Le combat prenait une tournure intéressante. Le dragon vert ne savait pas trop comment s'y prendre pour avoir le dessus sur son adversaire. ce qu'il savait, c'est qu'il devait être vif et faire attention à ne pas rester trop longtemps en contacte avec Flammarius. Si le pouvoir du dragon rouge était redoutable en combat, Nidhögg savait aussi manier le sien pour se donner un petit avantage. Il était évident que son ennemi n'allait pas se laisser tester indéfiniment. Il fallait le fatiguer autant que possible avant de se préparer à riposter. Les provocations, qu'elles furent symbolisée par un grondement ou un regard le laissèrent tout à fait indifférent. La prise de recul mit, par contre, le dragon vert sur ses gardes, trop habitué à combattre pour croire à un geste innocent.
L'étincelle qu'il aperçut au coin de la gueule de Flammarius ne le trompa pas. La fraction qui se déroula entre l'étincelle et le jet de flamme lui fut suffisant pour préparer son esquive. La blessure qu'il portait au visage lui brûlait encore, il n'était pas question de se laisser avoir ainsi. Les flammes vinrent couvrir d'une noir ses écailles, le chauffant sérieusement avant qu'un vent brutal ne renvoie le jet vers son créateur. Le feu fut malmené entre les deux créatures, et Nidhögg perdit un instant son adversaire de vu, obligé de fermer les paupières à cause de la chaleur dégagé par la boule enflammée qui c'était formée.
Le dragon vert ne perdit pas une seconde de plus, et sauta sur son adversaire dès la dispersion des flammes, avec la ferme intention de porter un coup avant de s'éloigner à nouveau.

"- Il faudra faire mieux que cela !" Rugit le dragon vert, avec une joie féroce.